Complications bucco-dentaires des bisphosphonates (BPs) (BPs)

par | Jan 9, 2010 | Actualités

 

Plusieurs de nos adhérents, des questions par internet et jusqu’à des membres du Bureau d’ACS, tous atteints de spondylarthrite, nous ont fait part de complications dentaires suite à des injections d’AREDIA. Nous avons demandé à un chirurgien dentiste, le Dr Jean Minière, de nous expliquer ce qu’il en pensait.
Ostéonécrose des maxilaires :Les Bisphosphonates (BPs) sont prescris depuis de nombreuses années dans le traitement des pathologies osseuses. L’action principale des BPs vise à diminuer la résorption osseuse pour préserver et augmenter la masse osseuse.
Leur prescription est donc indiquée dans tous les cas de résorption osseuse comme l’ostéoporose, la maladie de Paget et les processus ostéolytiques majeurs rencontrés dans les tumeurs osseuses malignes, dans les processus métastatiques du cancer du sein ou de la prostate et des hémopathies malignes (lymphome, myélome)
Depuis 2002, et de par le monde, des publications font état de complications bucco-dentaires, du type ˝ostéonécrose des mâchoires˝ (ONM) survenants après un acte chirurgical (extractions, implants) chez des patients précisément traités par Bisphosphonates (BPs).
Complications buccales des BPs :
Ostéonécroses des Maxillaires
Depuis les années 2002-2003 sont apparus plusieurs publications faisait état de complications buccales à type de nécrose osseuse de la mâchoire.
La plupart des articles depuis cette date indiquent la survenue de cette complication après un geste chirurgical buccal chez des patients ayant une pathologie osseuse maligne traités par BPs injectables.
On note des facteurs favorisants comme l’âge élevé du patient, l’absence d’hygiène buccale, de traitement associé retentissant aussi sur le remodelage osseux (cortisone, thalidomide), le type même de BPs prescrit ( le Zometa* est responsable de plus de complications que l’Aredia*), la dose et l’ancienneté (en sachant que ces molécules ont une très longue durée de vie et peuvent continuer à agir plusieurs années après l’arrêt du traitement), le mode de prescription par voie orale ou parentérale.
Plus récemment il a été souligné le cas d’ostéonécrose après la prise pendant plusieurs années de BPs par voie orale.
La survenue de ces complications est préoccupante en terme de prise de décision thérapeutique car de très nombreux patients seront amenés dans l’avenir à être traités pour ostéoporose.
Pour cette catégorie de patient se posera alors le problème de la possibilité d’actes chirurgicaux comme la parodontologie et l’implantologie.
Conduites à tenir :  partir de juillet 2005 l’AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé) a émis des recommandations de prescription des BPs par voie intra veineuse. On peut retenir selon les dernières recommandations de l’AFSSAP une classification des situations cliniques rencontrées en pratique quotidienne .
– Prise de BPs oraux : ce n’est pas notre cas dans la SA.
– Prise de BPS injectables : la plupart des médicaments prescrits sont : Clastoban*, Arédia*, Ostépam*, Zométa*.
La plupart des indications de prescription de BPs se font pour des pathologies osseuses de type hémopathie, myélome, hypercalcémie métastasique.
Ces prescriptions se font en milieu hospitalier.
Dans l’idéal si le délai le permet (2 à 3 mois nécessaire à la cicatrisation osseuse) il importe de prévenir toute complication osseuse infectieuse chez ces patient par une suppression des prothèses traumatisantes, vérification des traitements endodontiques et parodontaux, extraction de dents de sagesse et dent infectée avec granulome ou kyste, chirurgie des défauts osseux.
La pose d’implant sera de préférence écartée afin d’éviter le traitement chirurgical d’une complication future.Il faut également souligner la survenue possible de cette complication plusieurs années après l’arrêt de la prise de BPs.L’apparition de cette complication impose une communication entre praticiens traitant (Stomatologue, chirurgien dentiste, oncologue, médecin traitant)
Compte tenu de l’évolution de la pathologie osseuse initiale et après accord des équipes traitantes le traitement par BPs peut être suspendu quelque temps en sachant malgré tout que ces molécules ont une durée de demi vie très longue.
CONCLUSION
La survenue de nécroses des mâchoires, complications odontostomatoloqiques liées à la prise de BPs, rapportées dès 2002, fait l’objet désormais de nombreuses publications. Outre le caractère gravissime de certaines de ces lésions, ces complications risquent à l’avenir de poser un problème de santé publique au niveau de la pertinence de traitements odontostomatologies jusqu’à présents prometteurs en terme d’amélioration fonctionnel et esthétique.
Le vieillissement de la population, l’accroissement du nombre de cancers rendent indispensables la mise en œuvre de traitements efficaces. Il serait néanmoins souhaitable qu’une information large tant au niveau des professionnels de santé que des patients soit donnée sur les complications même rare de ces traitements.
Pour l’odontostomatologie il importe de connaître l’action de ces molécules, d’assurer une information éclairée et mesurée à leur patient et une prise en charge clinique en rapport avec le niveau de la complication.
Conseil D’ACS: si vous avez été traité par AREDIA faites en part à votre dentiste, surtout si vous devez avoir une intervention bucco-dentaire.
Essayez de vous souvenir si celui qui vous a prescrit l’AREDIA vous a fait faire un panoramique dentaire ?

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